Après le départ de
"Frank" je restais seul au café, et je relisais toutes mes notes. Il
commençait à se faire tard et il était temps pour moi de rentrer. Abdi m'attendait
encore, toujours garé au bout de la petite ruelle avec le chauffeur. Une fois
dans la voiture il me proposa d'aller un petit restaurant typiquement somalien
que tenait son cousin. Je ne refusa pas sa proposition, puis le chauffeur
démarra la voiture.
Lorsque nous étions arrivés au
restaurant, Abdi me présenta son cousin, Ahmed. Mon guide me déclara qu'Ahmed
tenait son restaurant depuis deux ans et que les plats y étaient délicieux.
Son cousin nous emmena vers la table qu'il nous avait préparé. Ce restaurant
était loin de ressembler à ceux que j'avais l'habitude de fréquenter, mais
l'ambiance y était paisible et douce. Nous n'étions pas les seuls dans la
pièce, il y avait également d'autres hommes et quelques femmes qui désiraient
eux aussi se régaler chez Ahmed. Abdi nous commanda la spécialité du chef, de la
viande cuite dans du riz épicé avec une banane sur le côté de l'assiette.
Quelques minutes après, Ahmed arriva avec deux assiettes qu'il déposa devant
mon guide et moi. Le plat était délicieux comme Abdi me l'avait affirmé avant.
Nous discutions tous ensemble, Abdi, Ahmed et moi, tout le monde souriait et
les heures passaient. Je demanda l'heure à Abdi et celui-ci déclara qu'il était
vingt-deux heures et qu'il fallait que je rentre car le lendemain j'avais un
avion à prendre. Je quittais Ahmed sur un serrement de main et le remercia pour
ce dîner sympathique, puis Abdi et moi rentrions à l'hôtel.
De retour dans ma chambre, je
m'asseyais sur le lit et me remémorais tous les bons moments que j'avais pu
passer ici. Je souriais en me disant que monsieur Humbert ne m'avait pas menti,
c'était effectivement un monde différent de l'Europe, maintenant je n'avais
plus en tête l'image d'une Somalie sans avenir et dangereuse, pour moi ce pays
avait un avenir mais il lui manquait juste de l'aide. Je ressentais plus
intensément le désir d'écrire mon article maintenant que mon séjour prenait
fin. Avant de me coucher, j'envoyais un e-mail à ma rédactrice en chef pour lui
rappeler que mon retour était bien demain, et que mon article serait prêt pour
le surlendemain sans faute.
Le lendemain je fus réveillé par
le réveille de mon téléphone qui sonna à cinq heures du matin. Je me leva et
alla me préparer. Une fois prêt j'entendis frapper à la porte, je savais que
c'était Abdi, sa façon de frapper m'était devenue familière avec le temps.
J'ouvris la porte, il me demanda si j'étais prêt, puis il ajouta que le
chauffeur nous attendais. Je mis mes affaires dans mon sac a dos, puis quitta
la chambre en regardant bien si je n'avais rien oublié.
Après une bonne heure de route,
nous étions enfin arrivés à l'aéroport de Mogadiscio, il était six heures et
demi. Mon guide, qui était devenu un bon ami m'accompagna jusqu'au hall où je
devais faire contrôler mon passeport et mon billet. Avant qu'il ne me quitte je
le remercia sincèrement de tout ce qu'il avait pu faire pour moi, puis je lui
demanda s'il était d'accord que je le mentionne dans mon article car cela
représentait un honneur pour moi. Il accepta et me serra dans ses bras tel un
frère en ajoutant que j'étais quelqu'un de bien avant de me quitter.
Il était huit heures et demi,
j'allais embarquer après quelques heures d'attentes. Une fois installé dans
l'avion, je vis au loin "Frank" celui-ci souriait et venait vers moi.
Je lui faisait par de ma surprise puis il m'expliqua qu'il devait rentrer en
Italie pour des affaires, et qu'il avait trouvé ce vol a la dernière minute par
chance. Nous discutions pendant que tous les passagers prenaient place, et au
moment de décoller mon ami inconnu repris sa place.
Nous avions passés l'escale à Djibouti, et maintenant j'étais dans mon vol direct vers Paris. J'étais très
fatigué et je m'endormis.
Lors de mon réveil, nous étions
en train d’atterrir à l'aéroport de Roissy Charles De Gaules. Une fois descendu
de l'avion je saluais Frank d'un signe de la main, nos routes se séparaient là,
il avait une autre correspondance à faire en direction de Milan. Je pris mes
bagages et monta dans un taxi en direction de mon petit appartement parisien.
Arrivé chez moi je pris une
douche bien chaude, et me réchauffait un petit plat de lasagnes surgelé, puis
m'installa devant ma télé. Vers vingt trois heures je l'éteignis et alla dormir
car demain était proche et un long travail m'attendait.