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Enfant victime |
Lors de mon
retour à Mogadiscio, j’allais visiter l’hôpital de la capitale afin de voir les
dégâts que ces déchets
ont sur la santé des habitants.
Nous montions dans le 4x4 Abdi, et moi. Apres trente minutes de route, le véhicule
nous arrêta devant un bâtiment c’était l’hôpital. Cette clinique n’étais pas
dans un bon état et cela se comprenait, personne ne pouvait s’en occuper à
cause de toutes ces guerres. Lorsque nous rentrions dans le lieu, un docteur
nommé Ali Warsame, comme l’indiquait son nom sur sa blouse, nous accueilli en
nous demandant ce que nous faisions ici. Le ton de sa voix était bas, et l’on
sentait du pessimisme à travers celle-ci. Abdi lui répondit que nous aimerions
voir les conséquences du trafic de déchets toxiques sur les patients de l’hôpital,
et si possible leur poser certaines questions pour que je puisse réaliser mon
article. Le docteur n’était pas contre notre proposition, et il nous demanda de
le suivre. Dr. Warsame nous emmena dans une pièce où il y avait environ une
quinzaine de patientes ; toutes des femmes avec leurs enfants. Elles
étaient toutes muettes, et la plupart tête baissée. Entre leur bras, il y avait
leurs enfants ; de pauvres petits enfants qui n’avaient pas plus de 7 ans.
Je m’approchais d’eux et je vis des
blessures atroces.
Lorsque le
docteur vit la pitié sur mon visage, il s’approcha et m’expliqua que le manque
de matériel et de docteurs qualifiés représentait un problème à la guérison de
ces pauvres victimes. J’étais offusqué par ce que je voyais tout autour de moi.
Ensuite je décidais de m’approcher d’une des femmes et de lui parler. Je
demandais à Abdi de bien vouloir venir près de moi afin de me traduire ce
qu’elle disait. J’eus à peine le temps de lui parler qu’elle nous fit part de
sa souffrance : son fils de cinq ans avait un cancer au cœur à cause des
ondes des déchets, et des substances toxiques déversées dans leurs eaux. En
disant ces mots elle me regardait dans les yeux, je sentais le désespoir à
travers son regard. Elle ajouta ensuite
des mots qu’Abdi me traduisit, elle déclarait que tout le monde lui disait de
garder espoir et de continuer de prier Dieu pour recevoir de l’aide, mais
jamais personne n’étais venu pour toutes ces victimes somaliennes, et que tous
(les occidentaux) étaient effrayés de mettre un pied ici à cause de la guerre
civile. La jeune femme commençait à pleurer en disant que tous les soirs son
fils lui demandait s’il allait retrouver une bonne santé ou s’il allait mourir,
et qu’elle ne savait plus quoi lui répondre, la mère se contentait de le serrer
fort contre elle.
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Enfant victime |
Peu de temps après
ce troublant témoignage, le docteur venu à moi, et m’expliqua que certains
enfants urinaient par un trou proche de leur nombril car ces déchets empêchaient
leurs appareils uro-génitaux de se développer correctement, tandis que d’autres
étaient victimes de mal –formations ainsi que de paralysie. J’expliquais a
la jeune mère qui venait de me faire son témoignage que je n’avais aucun
pouvoir, mais que j’étais sur le point de réaliser un projet sur ce désastre, et que je ferais tout pour
que mon article de journal soit entendu dans les pays occidentaux. Aucune
personne avec un cœur ne pouvait être indiffèrent face à ces terribles
séquelles dues à un trafic illégal !
Je quittais
l’hôpital avec l’image de la souffrance de ces femmes dans ma tête. Cette
situation était scandaleuse.
De retour à
l’hôtel j’informais Abdi que le lendemain nous devrions nous rendre dans le
bunker Villa Somalia. Il me répondit que l’accès à ce lieu était très difficile,
soudain je lui coupai la parole en déclarant que celui qui ne tente rien n’a
rien. Il rigola et accepta de tenter l’expérience.
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